La nomophobie réfère à la peur excessive d’être séparé de son appareil mobile ou d’être dans l’impossibilité de s’en servir. Plus généralement, le concept désigne également l’état de manque provoqué chez une personne par cette « séparation » temporaire ou prolongée. L’appareil peut se trouver physiquement à proximité, mais le fait que la pile soit à plat ou que les réseaux Wi-Fi ou cellulaires ne soient pas accessibles peut provoquer chez certaines personnes des symptômes physiques et psychologiques réels : inconfort, anxiété, pensées obsessives, ennui, difficultés de concentration, etc.
Le terme a été inventé en 2008 au Royaume-Uni, dans le cadre d’une étude ayant pour but d’observer les angoisses subies par les utilisateurs de téléphones mobiles. Nomophobie est emprunté à l’anglais nomophobia, mot-valise construit à partir de la combinaison des termes no mobile phone phobia. Il a fait son entrée dans le dictionnaire Le Robert en 2017.
Au Québec, l’Office québécois de la langue française déconseille l’utilisation du terme nomophobie, emprunté à l’anglais, lui préférant plutôt l’équivalent mobidépendance, d’autant que ses symptômes relèvent davantage de la dépendance que de la phobie.
À l’heure où un débat sur l’utilisation des cellulaires en classe ressurgit, il est toujours pertinent de se questionner sur ses propres habitudes de consommation numériques et de sensibiliser les étudiants à l’importance d’amorcer des réflexions sur ces dimensions. La dépendance ne se mesure pas seulement au nombre d’heures passées devant un écran; les conséquences négatives de cette consommation dans les autres sphères de la vie, comme les relations interpersonnelles, l’humeur, le sommeil et l’hygiène, doivent aussi être investiguées.