La prolifération sur le web d’informations portant sur notre vie personnelle est telle qu’il n’est pas exagéré de dire qu’un citoyen doit désormais composer avec une identité numérique multiforme, qu’elle soit volontaire ou générée par la circulation de données tous azimuts. À défaut d’être doté du don d’ubiquité, l’univers numérique nous impose une identité largement « augmentée ». Bien qu’un certificat de naissance ou un passeport témoigne toujours d’une identité citoyenne, nous sommes désormais tous interpellés par les avantages et les conséquences d’une identité numérique, que nous en soyons conscients ou non. Comment votre cyberidentité se définit-elle? Quelles traces laissez-vous sur le web? Quelles sont les données personnelles qui y circulent?
La problématique de la sécurité de l’information et des données personnelles constitue également une préoccupation qui s’impose dans la vie sociale courante et, plus spécifiquement, dans un contexte pédagogique. Si on prend pour acquis que l’école devrait constituer un point d’appui et un modèle pour le développement de comportements éthiques à cet égard, plusieurs questions se posent : Sommes-nous équipés et en mesure de répondre à cette nouvelle attente? Sommes-nous suffisamment informés de la nécessité de souscrire à des politiques de gestion de l’identité numérique, à des politiques de gestion de la confidentialité et de la protection de la vie privée… tout comme à des politiques de gestion de l’image?
Les prochaines années pourraient être déterminantes concernant la discussion des critères qui nous assureraient de convenir que la protection de la vie intime et de la vie privée constitue un droit associé à la préservation des libertés fondamentales, dont les libertés individuelles. Serions-nous à la veille de militer pour un internet « libertaire » qui remettrait en question le partage, l’échange et le réseautage plus ou moins consenti? Notre prochain mot d’ordre devrait-il devenir : « On nous fiche, ne nous en fichons pas »?